Let it flow : écrire pour accéder à ses automatismes
Let it flow, c’est écrire sans réfléchir, sans corriger, sans censurer. Une écriture brute, spontanée, qui vise moins à produire un texte lisible qu’à laisser passer ce qui vient. Pas pour faire joli. Pas pour convaincre. Juste pour voir ce qui est là, sous la surface.
On pose les doigts sur le clavier et on ne s’arrête pas. On écrit ce qui passe par la tête, mot après mot, même si c’est confus, redondant, même si ça ne fait pas sens. L’important, ce n’est pas le style. C’est la continuité du flux. Car c’est dans ce flux que se révèlent souvent nos automatismes : les pensées qui tournent en boucle, les justifications toutes faites, les peurs déguisées en prudence.
Quand on écrit ainsi, une idée en entraîne une autre, comme dans une réaction en chaîne. L’objectif est de court-circuiter le mental analytique, celui qui trie, filtre, justifie, reformule, enjolive. Et pour faire ça on l’écrit aussi, on l’inclut dans le flot. Tout ce qui vient, on le note. Même si c’est idiot. Même si c’est répétitif. Même si c’est embarrassant. Ce n’est pas une confession, ce n’est pas une introspection profonde, c’est un déballage brut, une radiographie de la pensée en train de se faire.
Dans ce processus, des pépites émergent : des phrases automatiques, des schémas de pensée, des tentatives de solution répétées. C’est là que l’écriture rejoint l’outil stratégique. Car une fois le flot posé noir sur blanc, on peut relire, non pas pour juger, mais pour repérer les motifs qui se répètent. Les points de tension. Les impasses. Les stratégies qui tournent à vide.
Pourquoi ça marche ?
- Parce que le corps écrit plus lentement que le cerveau ne pense, ce décalage permet de voir venir les pensées, de les saisir au vol, là où elles auraient pu filer.
- Parce que l’écriture oblige à formuler, et que formuler, c’est déjà commencer à externaliser ce qui est flou ou diffus.
- Parce que le fait d’écrire sans filtre permet de désamorcer les auto-justifications. Ce que l’on cache d’ordinaire, même à soi-même, peut apparaître soudain très clairement.
- Parce que c’est une pratique accessible et auto-guidée, qui ne nécessite aucun matériel ni compétence particulière.
Et concrètement, comment faire ?
- Connecte-toi à Let it flow : un éditeur de texte épuré, sans correction automatique ni distraction visuelle.
- Fixe-toi une contrainte de temps : par exemple écrire 10 minutes non-stop.
- Interdis-toi de corriger quoi que ce soit : ni fautes, ni tournures, ni retour en arrière.
- Si tu ne sais pas quoi écrire : écris “je ne sais pas quoi écrire” jusqu’à ce qu’autre chose vienne.
- Fais confiance à l’élan, pas au contenu.
Et après ?
Ce type d’écriture peut être intégré à un outil plus large d’accompagnement stratégique : une interface où la personne écrit librement, puis explore son propre texte comme un matériau d’analyse. Non pas pour interpréter ou diagnostiquer, mais pour trouver où casser la logique qui tourne en rond.
Laisser un commentaire